Les aides aux travaux changent rarement par petits ajustements. Le plus souvent, elles basculent quand l’État veut reprendre la main sur les priorités. C’est exactement ce qui se joue entre la fin septembre 2025 et le début 2026 pour MaPrimeRénov’ et, par ricochet, pour toute la stratégie de financement des chantiers. Moins de guichets “pour tout le monde”, plus de ciblage. Moins de primes additionnelles, plus de règles structurantes. Beaucoup de ménages qui se voyaient déjà financer un “geste” isolé vont devoir revoir le plan, le calendrier, ou l’architecture globale du projet.
Le message est clair : l’argent public doit d’abord aller aux logements qui consomment le plus, ceux classés E, F ou G. Ce recentrage change la manière de préparer un dossier, mais aussi la façon de penser les travaux. Une rénovation se pilote comme un projet cohérent : comprendre le bâti, trier les priorités, sécuriser les devis, et aligner les aides avec la réalité du chantier. Le nerf de la guerre n’est pas seulement le montant de la prime, c’est la capacité à rester éligible sans se perdre dans les conditions. Et en 2026, ceux qui s’en sortent le mieux sont souvent ceux qui ont anticipé.
- MaPrimeRénov’ se recentre sur les logements E à G : les ménages en D ou mieux perdent l’accès à certains parcours, même avec un projet ambitieux.
- Suppression du bonus “sortie de passoire” : une aide plus lisible, mais un coup de pouce en moins pour certains chantiers.
- Parcours par geste prolongé jusqu’au 31 décembre 2026, mais réservé aux maisons individuelles F ou G et avec des forfaits supprimés.
- Barème simplifié avec deux plafonds de dépenses (30 000 € et 40 000 €) selon le gain de classes énergétiques, et des taux dépendant surtout des revenus.
- DPE non exigé avant 2027 dans certains cas, et apparition d’une attestation de classe énergétique pouvant faire foi si plus favorable.
Rénovation énergétique 2026 : le virage MaPrimeRénov’ et le recentrage sur les passoires thermiques
Le changement le plus structurant est un changement de cible. À partir de la fin septembre 2025, MaPrimeRénov’ se repositionne sur les logements les plus énergivores, ceux qui affichent un diagnostic en E, F ou G avant travaux. Cette logique n’est pas nouvelle, mais l’ampleur du tri, elle, marque une rupture. L’objectif affiché est de concentrer les moyens publics là où ils évitent le plus de gaspillage d’énergie, et là où l’urgence sociale est la plus tangible : factures élevées, inconfort, logement difficile à chauffer.
Sur le terrain, ce recentrage se traduit par une règle simple à comprendre, mais parfois brutale à vivre : un logement déjà correct (D ou mieux) peut être recalé de certains parcours, même si le propriétaire veut faire “les choses bien”. C’est contre-intuitif pour beaucoup. Pourtant, la logique budgétaire domine : si l’enveloppe est limitée, elle va d’abord aux maisons qui fuient la chaleur par le toit, les murs, les planchers et des menuiseries fatiguées.
Le Parcours accompagné devient un accès “réservé” aux classes E, F et G
Le Parcours accompagné, censé encadrer les projets plus complexes, devient un dispositif beaucoup plus sélectif. En pratique, il est désormais réservé aux logements classés E à G avant travaux. Cela signifie qu’une maison classée D, même avec un projet conséquent, ne peut plus s’y appuyer. Cette règle pousse à mieux qualifier le besoin : est-ce une rénovation d’urgence, ou une optimisation d’un logement déjà performant ? Les deux n’appellent pas les mêmes aides.
Un cas typique aide à comprendre. Une maison des années 90 classée D, chauffée au gaz, peut avoir des combles moyens et une VMC mal calibrée. Les travaux (isolation renforcée + ventilation + régulation) sont pertinents, mais ils ne répondent pas au ciblage “passoire”. Le projet reste utile, simplement moins subventionné par ce canal. La phrase à garder en tête est simple : avant de rénover, il faut savoir ce qu’on améliore vraiment.
Fin du bonus “sortie de passoire” : plus simple, parfois moins avantageux
Le bonus “sortie de passoire” disparaît. Sur le papier, cela rend la lecture du dispositif plus directe : moins de lignes, moins de cumul à calculer. Dans la réalité, certains ménages perdent un petit levier, notamment ceux qui misaient sur ce bonus pour équilibrer un reste à charge déjà tendu.
Ce retrait révèle une tendance plus large : l’État cherche à supprimer les effets de doublon et les primes “additionnelles” jugées redondantes. Les projets doivent tenir par leur cohérence et par les aides structurantes, pas par une accumulation de bonus. Le chantier doit être pensé comme une suite logique, pas comme une chasse aux lignes de subvention. Insight final : une aide qui se simplifie oblige à mieux cadrer le projet.

MaPrimeRénov’ 2026 : barèmes, plafonds de dépenses et taux selon les revenus
Les évolutions financières sont moins “spectaculaires” que le recentrage, mais elles pèsent lourd sur la stratégie. Les textes publiés en septembre 2025 simplifient le barème autour de deux plafonds de dépenses : 30 000 € si le projet fait gagner 2 classes énergétiques, et 40 000 € si le gain est de 3 classes ou plus. Ce cadre pousse mécaniquement à réfléchir en termes de résultats, pas uniquement en termes de travaux.
Ce qui change surtout, c’est le pilotage des taux. Le montant de l’aide repose davantage sur les revenus du foyer que sur la performance finale atteinte. Les ménages “intermédiaires” obtiennent un taux qui reste significatif, tandis que les ménages aux revenus supérieurs voient leur soutien fortement réduit, avec un taux annoncé à 10 % quelle que soit la performance finale. Cela peut sembler dur, mais la logique est constante : flécher les fonds vers ceux qui ne pourraient pas faire sans.
Tableau de lecture : ce que ces règles changent dans un budget de travaux
Un tableau ne remplace pas un cas réel, mais il donne un repère. L’important est de comprendre que le plafond sert de base de calcul, et que le taux dépend du profil de revenus. Le chantier, lui, doit rester techniquement cohérent.
| Élément | Avant les changements (logique plus “à tiroirs”) | Après septembre 2025 / début 2026 (logique simplifiée) |
|---|---|---|
| Public prioritaire | Plus large, selon parcours et gestes | Recentré sur E, F, G pour les parcours les plus aidants |
| Plafonds de dépenses | Plus d’options et de conditions | 30 000 € (gain 2 classes) / 40 000 € (gain ≥ 3 classes) |
| Bonus complémentaires | Bonus “sortie de passoire” possible | Bonus supprimé, dispositif plus lisible |
| Taux d’aide | Plus dépendant de la configuration et de la performance | Plus dépendant des revenus (ex. 45 % intermédiaires, 10 % supérieurs) |
Exemple concret : éviter le “mauvais” phasage qui fait perdre l’éligibilité
Un scénario courant : une famille commence par changer les fenêtres “par confort”, puis envisage l’isolation et la ventilation plus tard. En 2026, cette approche peut devenir moins optimale côté aides, surtout si le logement remonte en classe et sort des critères E-F-G avant le dépôt du dossier global. Le chantier peut être techniquement respectable, mais administrativement défavorable.
Le bon réflexe consiste à prioriser l’enveloppe (toiture, murs, planchers), puis la ventilation, puis le chauffage. Cela ne veut pas dire “tout faire d’un coup”, mais choisir un ordre qui conserve la cohérence énergétique. Insight final : un bon chantier, c’est d’abord un projet cohérent.
Pour visualiser les annonces et retours d’expérience, une recherche vidéo ciblée aide souvent à comprendre les impacts réels sur un dossier.
Parcours par geste en 2026 : prolongation, restrictions et forfaits supprimés
Le Parcours par geste reste un outil apprécié, car il permet de financer un poste précis sans forcément lancer une rénovation globale. Les textes le prolongent jusqu’au 31 décembre 2026, ce qui donne de la visibilité. Mais la contrepartie est nette : l’accès est désormais réservé aux maisons individuelles classées F ou G. Autrement dit, ce parcours devient un dispositif “de rattrapage” pour les situations les plus dégradées, plutôt qu’un levier de progression pour tous.
Deux autres changements se voient immédiatement sur les devis. D’abord, il n’est plus obligatoire d’inclure un geste de chauffage pour obtenir l’aide dans ce parcours. C’est plutôt sain : on a vu trop de chantiers où un équipement neuf arrivait dans une maison mal isolée, avec une performance réelle décevante. Ensuite, certains travaux jusque-là aidés sortent de la liste, notamment les chaudières biomasse et l’isolation des murs (par l’intérieur ou par l’extérieur) dans le cadre du parcours par geste.
Ce qui disparaît du “par geste” et ce que cela implique sur un chantier
La suppression de l’isolation des murs dans ce parcours surprend, parce que c’est un geste à fort impact. Sur le terrain, cela oblige à se tourner vers d’autres montages (parcours différent, ou autres financements), et à mieux articuler les aides plutôt que de compter sur une seule ligne.
Pour la biomasse, l’idée est plus politique : certaines aides se concentrent sur la sobriété et l’enveloppe, avant l’équipement. Une chaudière performante ne compense pas des déperditions massives. Ce n’est pas une condamnation de la biomasse, c’est un déplacement des priorités budgétaires.
Liste de contrôle : sécuriser un projet “par geste” sans perdre de temps
- Vérifier la classe énergétique : en 2026, le parcours vise surtout les maisons F ou G.
- Choisir un geste logique : commencer par l’enveloppe quand c’est possible, puis la ventilation, puis le système.
- Comparer les devis : même prestation, même matériau, les écarts viennent souvent des détails (préparation, reprises, finitions).
- Anticiper les travaux non couverts : isolation des murs et chaudière biomasse peuvent nécessiter un autre financement.
- Caler le calendrier de dépôt : les règles s’appliquent aux demandes déposées après les dates d’entrée en vigueur.
Le point le plus important reste le bon sens : un geste isolé doit préparer la suite, pas compliquer le futur chantier. Insight final : le bon choix, c’est celui qui dure.
Pour se repérer dans les cas concrets (F, G, monogeste, rénovation plus large), les retours d’artisans et de conseillers sont souvent plus parlants que les textes.
Éco-PTZ et critères techniques 2026 : harmonisation, attestation énergétique et règles plus lisibles
L’autre pièce du puzzle, c’est l’articulation avec l’éco-PTZ. En 2026, l’enjeu n’est pas uniquement “quelle prime”, mais “quel montage” : subventions + prêt à taux zéro + reste à charge. Les textes de septembre 2025 vont dans une direction utile : clarifier les règles et éviter que des indicateurs trop rigides bloquent des rénovations ambitieuses.
Un exemple concret : l’exigence de performance globale via l’indicateur Ubat (déperdition thermique globale) a longtemps été un caillou dans la chaussure. Dans certaines maisons, notamment celles avec des contraintes architecturales ou des limites techniques (épaisseur disponible, façades protégées, planchers compliqués), atteindre un Ubat cible pouvait être théoriquement souhaitable mais pratiquement bloquant. Le retrait de cette exigence sur certains montages facilite les rénovations très performantes, notamment celles visant un gain de plusieurs classes énergétiques.
L’attestation de classe énergétique : un outil administratif qui peut changer la donne
Une nouveauté moins commentée mérite l’attention : l’attestation de classe énergétique. Elle peut servir à justifier le niveau de performance avant/après travaux en complément du DPE ou de l’audit. Et surtout, elle tient compte du nouveau facteur de conversion de l’électricité (énergie finale vers énergie primaire) entré en vigueur en août 2025.
Concrètement, cela peut corriger certains écarts entre la lecture “papier” d’un logement et la réalité du projet. Si l’attestation donne une classe plus favorable que le DPE, c’est elle qui peut faire foi. Pour des maisons chauffées à l’électricité avec une isolation correcte mais un DPE pénalisant, cet outil peut éviter des blocages et rendre le parcours plus rationnel. Le dossier devient plus technique, mais aussi plus juste quand il est bien monté.
Ce qui reste finançable via l’éco-PTZ même si MaPrimeRénov’ “par geste” l’exclut
Point pratique : certains gestes sortis de MaPrimeRénov’ par geste, comme l’isolation des murs, peuvent rester finançables via l’éco-PTZ. C’est exactement le type de détail qui change un chantier : au lieu d’abandonner une isolation extérieure utile, il faut parfois changer d’outil de financement.
Les attestations de fin de travaux sont également mises à jour, avec des exigences plus claires sur certains seuils techniques. Par exemple, pour l’isolation des murs en éco-PTZ, une résistance thermique minimale (comme R ≥ 3,7 m².K/W) est un repère concret : cela évite des isolations “symboliques” qui font joli sur facture mais peu sur la consommation. Insight final : des règles techniques claires protègent surtout le particulier.
Les nouvelles règles s’appliquent-elles si le dossier MaPrimeRénov’ a déjà été validé ?
Non. Les changements liés aux dates d’entrée en vigueur s’appliquent aux demandes déposées après ces dates. Un dossier déjà validé n’est pas requalifié rétroactivement, ce qui rend le calendrier de dépôt déterminant.
Un logement classé D peut-il encore accéder au Parcours accompagné en 2026 ?
Avec le recentrage acté à partir de fin septembre 2025, le Parcours accompagné est réservé aux logements classés E, F ou G avant travaux. Un logement D devra s’orienter vers d’autres parcours ou dispositifs, selon la nature du projet.
Pourquoi l’isolation des murs n’est-elle plus aidée dans MaPrimeRénov’ parcours par geste ?
Le dispositif a été resserré et certains forfaits ont été retirés du parcours par geste à partir du début 2026. Cela ne signifie pas que l’isolation des murs n’a plus d’intérêt, mais qu’il faudra souvent la financer via un autre montage (parcours différent, éco-PTZ, etc.).
Le DPE est-il obligatoire pour déposer un dossier en 2026 ?
Dans le parcours par geste, le DPE n’est pas exigé avant le 1er janvier 2027 selon les ajustements annoncés. En parallèle, une attestation de classe énergétique peut servir d’outil de justification, notamment avec les règles de conversion de l’électricité mises à jour en 2025.
Comment éviter de perdre des aides à cause d’un mauvais ordre de travaux ?
La règle de base reste la cohérence énergétique : traiter d’abord l’enveloppe (toiture, murs, planchers), sécuriser la ventilation, puis dimensionner le chauffage. Un phasage inversé (équipement avant isolation) coûte souvent plus cher à l’usage et peut compliquer l’éligibilité selon les parcours visés.


